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Par la Rédaction
paru en juillet 2017
Aider N° 1
    • Bons conseils... glanés dans des cafés des aidants
    • Des témoignages... entendus dans des groupes de bénévoles

    C’est vous qui le dites ! – Les bons conseils du n°1

    Chaque trimestre, Aider vous donne la parole ! Retrouvez ici les anecdotes et conseils de proches aidants et bénévoles, recueillis dans le premier numéro.

    Bons conseils... glanés dans des cafés des aidants


    « J’ai informé mes voisins de la maladie de mon mari »

    « J’ai pris une initiative qui m’a changé la vie : j’ai déposé dans la boîte aux lettres de mes voisins – j’habite un lotissement de maisons mitoyennes – un petit carton les informant que s’ils ne voyaient plus mon mari passer en voiture dans le quartier, c’est parce qu’il souffrait d’une maladie d’Alzheimer. Quant à moi, si j’étais moins causante, c’est parce que j’étais toujours en train de courir. Cela m’a valu de nombreux retours. Certains voisins sont venus se proposer pour me relayer de temps en temps ; d’autres ont pris l’habitude de passer nous dire bonjour. Je me sens moins isolée depuis et mon moral est bien meilleur ».  - Simone, 67 ans

    « Jamais sans notre check-list »

    « Avant, il nous arrivait de faire jusqu’à cinq faux départs. On fermait la porte à clés mais on revenait cinq fois à la maison parce qu’on avait oublié ou les lunettes de soleil, ou la canne ou le chapeau, ou les mouchoirs en papier. Mais c’était avant… l’installation d’une check-list que j’ai accrochée à côté de la porte d’entrée. Elle nous rappelle tous les objets importants à avoir sur soi quand on sort. Depuis, on ne part plus qu’une fois ». - Julien, 73 ans

    « Le post-it qui change tout »

    « Le plus difficile pour moi, aidante de ma mère, n’est ni de m’arrêter chez elle tous les soirs en revenant du boulot, ni de lui faire les courses, ni de l’écouter me raconter pour la énième fois ses mauvais souvenirs d’hospitalisation alors que mes enfants m’attendent pour le dîner, c’est de la quitter pour rentrer chez moi. Je la vois regarder l’horloge avec anxiété, je sens qu’elle stresse à l’idée que je vais partir et je sens la culpabilité m’envahir. Il y a quelques mois j’ai eu une idée. Et ça marche. Enfin, un petit peu. Il s’agit de déposer chez la personne aidée quelques post-it qui délivrent des petits messages d’amour, genre « je pense à toi », « courage », « tu sais que je t’aime » etc. Ma mère qui les lit m’a dit que cela lui faisait très plaisir ». - Karina, 49 ans

    « Déterminer un horaire pour se parler au téléphone »

    « Mon mari s’occupe de sa mère une fois par semaine, mais l’appelle tous les jours. Quelle corvée cela a été ce coup de fil, avant qu’ils ne conviennent d’une plage horaire précise ! Il l’appelait mais elle n’entendait pas ou n’était pas disponible, alors il laissait un message sur le répondeur, et elle rappelait mais ensuite, c’est lui qui n’était pas disponible. Cela pouvait durer ainsi pendant trois heures. Maintenant, c’est calé. Tous les matins à 8 heures, il l’appelle sur le chemin du travail. Elle attend cet appel, et du coup, a des choses précises à lui dire ou à lui demander. Et cela a sauvé nos soirées ».  - Anne-Rose, 71 ans.

     

    Des témoignages... entendus dans des groupes de bénévoles


    « Écouter, c’est déjà beaucoup »

    « J’interviens comme bénévole dans un service d’oncologie et j’accompagne depuis quelques semaines une femme d’une quarantaine d’années atteinte d’un cancer du sein métastasé au cerveau. Quand elle ne souffre pas, elle pleure beaucoup. Elle sait qu’elle va bientôt mourir et elle n’accepte pas d’abandonner sa fillette de 5 ans, de ne pas la voir grandir. Elle voudrait lui laisser des messages pour plus tard, mais elle n’a plus la force d’écrire. Je me sens inutile et parfois même minable à côté d’elle. La psychologue du service m’a dit l’autre jour que l’écouter était déjà beaucoup ».  - Muriel, 53 ans.

    « La compassion me fait horreur »

    « Je fais partie d’un groupe qui offre une fois par jour une boisson chaude aux migrants qui campent dehors. C’est un engagement qui fait sens pour moi. Pour autant, je voudrais qu’ils comprennent qu’on n’est pas leurs domestiques. On a beau installer des sacs poubelles pour recueillir leur gobelet en plastique après usage, ils les jettent par terre. Quand je m’en offusque, mes collègues bénévoles temporisent avec des « oh, ils ont d’autres habitudes de vie, il faut accepter ». Moi, je m’y refuse. Je le considère comme des égaux, j’ai de l’empathie pour eux, je veux qu’ils en aient pour moi. Il n’y a aucune raison que je fasse leur ménage. » - Magalie, 19 ans.

    « Accepter de recevoir »

    « Je rends visite une fois par semaine à un monsieur de 92 ans. C’est une visite fraternelle. Il me reçoit dans sa cuisine, il me sert un verre d’eau et nous bavardons. Il n’a plus de famille, plus d’amis. Il a donc toujours des tas de choses à me raconter. Quand j’arrive chez lui, il a l’air d’avoir cent ans. Il est tout rabougri. Quand je repars, on lui donnerait dix ans de moins. Ses yeux se sont ouverts, son corps s’est déplié. Il doit être conscient de l’effet positif de nos échanges : il ne peut me laisser partir sans m’offrir un cadeau : une pomme, un chocolat, des bonbons. Au début, je refusais, mais j’ai compris qu’accepter ce qu’il me donnait était une manière de rétablir une égalité entre nous. Depuis, j’accepte ». - Régis, 32 ans.

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