Par Véronique Châtel
paru en septembre 2018
Aider N° 5

      La fragilité ne doit pas interrompre le dialogue

      Comment préserver la dynamique conjugale et familiale quand la maladie ou la perte d’autonomie attaque un proche et le transforme ? Le regard de José Polard*.
      * José Polard est psychologue, psychanalyste, et co-directeur de la collection L'âge et la vie aux éditions Érès. Il préside l'association EHPAD'côté.

      Comment envisager l’autre qui devient soudainement fragilisé ? Comme un malade ou comme l’individu qu’il continue à être ?

      Je préférerais cette formulation : comment « faire avec » la maladie ou la perte d’autonomie d’un proche fragilisé ? « Faire avec » signifie qu’il y a un travail psychique à accomplir : il y a à penser ce qui se passe, à échanger autour de l’intrusion de la maladie ou de l’accident, à interagir. Parler permet de rester ensemble même en étant séparés par la maladie ou l’intrusion du handicap. Parler, élaborer ce qui se passe, permet aussi de transformer l’épreuve de vie que constitue l’intrusion de la maladie ou du handicap, comme une source d’expérience. « Faire avec » indique une action, une dynamique. Or, justement, une telle intrusion a valeur d’événement de vie potentiellement traumatique, avec comme risque principal que la dynamique familiale ou conjugale se bloque. Quand le couple et la famille parviennent à dépasser le choc, cet état de sidération provoqué par l’annonce d’une mauvaise nouvelle, puis à mettre des mots sur leurs ressentis, alors les liens peuvent se trouver renforcés. Chacun est alors admiratif par la force du lien qui a permis de dépasser l’épreuve. Au-delà de l’amour et de nos attachements, à quoi servent ces liens si humains, si ce n’est à faire face aux vicissitudes de l’existence. [...]

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