Par Pierre Reboul, bénévole d'écoute et d'accompagnement à l'association Jalmalv (Jusqu'à la mort accompagner la vie) de Grenoble
Pourquoi ne me parle-t-il pas ? Pourquoi ne me répond-elle même pas ? » Telles sont les questions qui étreignent régulièrement un bénévole d'accompagnement qui débarque dans la chambre d'une personne hospitalisée.
Il établit des comparaisons avec ce qui se passe dans la vie habituelle, celle où bouillonne un continuel chaudron de mots et de bruits, celle dans laquelle tout silence est vécu comme insolite, impoli, agressif même. Au point qu’on se hâte de l’interrompre, de le remplir de manifestations sonores, de l’annuler.
Dans sa gêne, ce bénévole pourrait alors remettre en cause la légitimité de sa présence. Confronté au silence, faute d’en comprendre les différents sens – hostilité, mais tout autant timidité, fatigue, angoisse, réflexion – il pourrait éprouver le désir de quitter la chambre. Au risque de perdre l’occasion d’une rencontre fructueuse, serait-elle muette.
Ne devrait-il pas plutôt tenter d’approcher dans et par son silence celui qui se tait ? De se satisfaire d’un silence qui accepte sa présence ? Peut-être alors, ce qui est vécu comme un manque pourrait-il se révéler riche de potentialités, se redéfinir comme un espace de partage particulier où le silence occupe une pleine place. Telles la maladie ou la solitude, « le silence élague l’homme ». [...]
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Pourquoi ne me parle-t-il pas ? Pourquoi ne me répond-elle même pas ? » Telles sont les questions qui étreignent régulièrement un bénévole d'accompagnement qui débarque dans la chambre d'une personne hospitalisée.
Il établit des comparaisons avec ce qui se passe dans la vie habituelle, celle où bouillonne un continuel chaudron de mots et de bruits, celle dans laquelle tout silence est vécu comme insolite, impoli, agressif même. Au point qu’on se hâte de l’interrompre, de le remplir de manifestations sonores, de l’annuler.
Dans sa gêne, ce bénévole pourrait alors remettre en cause la légitimité de sa présence. Confronté au silence, faute d’en comprendre les différents sens – hostilité, mais tout autant timidité, fatigue, angoisse, réflexion – il pourrait éprouver le désir de quitter la chambre. Au risque de perdre l’occasion d’une rencontre fructueuse, serait-elle muette.
Ne devrait-il pas plutôt tenter d’approcher dans et par son silence celui qui se tait ? De se satisfaire d’un silence qui accepte sa présence ? Peut-être alors, ce qui est vécu comme un manque pourrait-il se révéler riche de potentialités, se redéfinir comme un espace de partage particulier où le silence occupe une pleine place. Telles la maladie ou la solitude, « le silence élague l’homme ». [...]
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