Par Karen Benchetrit

A l’heure où la question de la survie de notre espèce ne s’est sans doute jamais autant posée et où le « vivre ensemble » est sérieusement mis à mal, les recherches en neurosciences mettent en évidence l’importance de l’empathie dans les relations humaines. Grâce à l’imagerie cérébrale, nous tenons la preuve qu’un comportement empathique d’une personne envers une autre active dans le cerveau du bénéficiaire la zone des émotions positives – ce qui confirme le rôle crucial de l’empathie dans la relation patient/soignant et dans les processus de guérison. D’autres travaux récents attestent des effets délétères du manque d’empathie de nos sociétés, indiquant qu’il ne serait pas sans rapport avec le narcissisme de notre temps : les accros aux selfies se révèlent peu enclins à l’empathie (selon l’American Psychiatric Association notamment). « Sans empathie, notre espèce est condamnée », prévenait déjà il y a quelques années l’essayiste américain Jeremy Rifkin, appelant à une véritable civilisation de l’empathie, vecteur d’une nouvelle conscience collective face à un monde en crise. Cela n’est pas par hasard si au Danemark, qui arrive périodiquement en tête des pays les plus heureux au monde (source ONU), l’empathie figure parmi les matières enseignées aux écoliers et collégiens de 6 à 16 ans.

Ni sympathie ni compassion