Avec la participation de Nelly David, géronto-psychologue à Nantes.
L’épuisement psychologique est le stade ultime de la fatigue. Il s’installe à pas de loup. Il entame le moral. Parfois, il fait perdre pied. Ou déclenche une maladie. Il met l’aidant dans un état de stress accumulé, lié à une hyper vigilance vis-à-vis du proche aidé et à une charge mentale pesante. « L’épuisement arrive quand le corps et l’esprit sont en surchauffe, analyse Nelly David, géronto- psychologue à Nantes. Il provoque une nervosité, une impatience, parfois même une agressivité involontaire envers l’aidé. »
Martial Mermillod, professeur à l’université Grenoble/Alpes et chercheur au CNRS au laboratoire de psychologie et neurocognition, étudie les effets de la fatigue sur le cerveau et les comportements humains. « Les études montrent que moins on a de ressources cognitives ( par exemple via une « fatigue » psychologique ), moins on a de capacités d’adaptation au monde qui nous entoure et à notre environnement, explique-t-il. Cela entraîne de moins bonnes capacités de gestion des incertitudes et des changements, ainsi qu’une perte d’empathie. » En effet, selon le modèle d’empathie de Decety- Jackson, celle-ci est liée à des circuits neuronaux complexes, donc plus on est fatigué psychologiquement, plus la capacité de se mettre à la place de l’autre, tout en différenciant bien ses émotions de celles d'autrui, est affectée. Sautes d’humeur, impatience, irritabilité, agressivité sont donc des manifestations de ce mécanisme. Parfois, l'aidant va même jusqu’à prendre la situation de l’autre pour la sienne. « Des mécanismes de défense s’activent alors dans le cerveau, et la personne se retrouve dans un état de détresse psychologique. Elle perd alors toute capacité d’empathie et risque le burn-out. Cette situation est néfaste pour elle comme pour l’aidé, car elle entraîne à son tour un surcroît d’irritabilité, d’anxiété et d’épuisement. » Le cercle vicieux s’enclenche, et il est difficile d’en sortir.
Cette fatigue extrême est provoquée par le fait d’avoir à s’occuper au quotidien d’une personne qui nécessite une attention perpétuelle. [...]
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L’épuisement psychologique est le stade ultime de la fatigue. Il s’installe à pas de loup. Il entame le moral. Parfois, il fait perdre pied. Ou déclenche une maladie. Il met l’aidant dans un état de stress accumulé, lié à une hyper vigilance vis-à-vis du proche aidé et à une charge mentale pesante. « L’épuisement arrive quand le corps et l’esprit sont en surchauffe, analyse Nelly David, géronto- psychologue à Nantes. Il provoque une nervosité, une impatience, parfois même une agressivité involontaire envers l’aidé. »
Que se passe-t-il dans le cerveau ?
Martial Mermillod, professeur à l’université Grenoble/Alpes et chercheur au CNRS au laboratoire de psychologie et neurocognition, étudie les effets de la fatigue sur le cerveau et les comportements humains. « Les études montrent que moins on a de ressources cognitives ( par exemple via une « fatigue » psychologique ), moins on a de capacités d’adaptation au monde qui nous entoure et à notre environnement, explique-t-il. Cela entraîne de moins bonnes capacités de gestion des incertitudes et des changements, ainsi qu’une perte d’empathie. » En effet, selon le modèle d’empathie de Decety- Jackson, celle-ci est liée à des circuits neuronaux complexes, donc plus on est fatigué psychologiquement, plus la capacité de se mettre à la place de l’autre, tout en différenciant bien ses émotions de celles d'autrui, est affectée. Sautes d’humeur, impatience, irritabilité, agressivité sont donc des manifestations de ce mécanisme. Parfois, l'aidant va même jusqu’à prendre la situation de l’autre pour la sienne. « Des mécanismes de défense s’activent alors dans le cerveau, et la personne se retrouve dans un état de détresse psychologique. Elle perd alors toute capacité d’empathie et risque le burn-out. Cette situation est néfaste pour elle comme pour l’aidé, car elle entraîne à son tour un surcroît d’irritabilité, d’anxiété et d’épuisement. » Le cercle vicieux s’enclenche, et il est difficile d’en sortir.
Pourquoi en arrive-t-on à l'épuisement ?
Cette fatigue extrême est provoquée par le fait d’avoir à s’occuper au quotidien d’une personne qui nécessite une attention perpétuelle. [...]
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