L’auriez-vous imaginé ? Le cancer a une odeur. C’est ce qu’a révélé il y a quelques mois une étude inédite menée à l’Institut Curie à Paris. Baptisé KDOG ( K comme l’abréviation usitée en médecine pour désigner le cancer ), ce projet innovant vise à démontrer la fiabilité de l’odorat canin pour repérer l’empreinte olfactive des tumeurs cancéreuses. Les premiers résultats, présentés en février 2017 devant l’Académie nationale de médecine, revendiquent « 100 % de réussite en phase de concept ». Si ces conclusions sont confirmées par une étude clinique d’envergure, cette nouvelle méthode fiable, non invasive et peu coûteuse pourrait permettre de dépister des cancers du sein à un stade précoce. Révolutionnaire ! Si l’on savait que les chiens étaient capables de renifler de la drogue, de rechercher des victimes d’avalanche ou de détecter des explosifs ou des armes, on ignorait que leur formidable flair pouvait être capable de détecter un cancer du sein. Aux États-Unis, en Autriche, en Italie, des expériences ont été menées sur les cancers du poumon et de la prostate à partir de l’haleine et de l’urine à l’aide de chiens renifleurs. Mais l’efficacité scientifique n’a jamais été prouvée. «Le projet KDOG vise à créer un label scientifique, explique Aurélie Thuleau, chef de projet. L’objectif est d’aboutir à une technique de détection du cancer à bas coût.»
Débusquer les tumeurs à l'odeur
KDOG est né des recherches d’une soignante : Isabelle Fromantin, infirmière et docteure en sciences, spécialisée dans les plaies et la cicatrisation du cancer du sein. Alors qu’elle rédige sa thèse en 2011, elle étudie plus particulièrement les odeurs tumorales, s’intéresse aux composés organiques volatils ( COV ), notamment à la manière dont ils sont émis par les plaies. Des investigations dans la littérature scientifique lui permettent de légitimer son hypothèse selon laquelle les COV pourraient être des biomarqueurs ( indicateurs ) du cancer. « La détection olfactive du cancer lui est rapidement apparue comme un axe de recherche porteur », raconte Aurélie Thuleau, qui travaille à ses côtés. Elle envisage le recours à l’odorologie canine : dressé par des experts cynophiles, un chien pourrait indiquer la présence des COV marqueurs de cancer capables de passer la barrière de la peau.
Le projet Kdog vise à créer un label scientifique pour développer une technique de détection du cancer à bas coût.
Mais comment ce quadrupède parviendrait-il à sentir une telle odeur alors que, dans la même situation, nous, bipèdes, apparaissons bien démunis ? Doté de facultés incroyables, le fidèle compagnon de l’homme se révèle capable de distinguer et de se souvenir d’une grande variété d’odeurs spécifiques ( voir encadré ) dans des concentrations jusqu’à 100 mil
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Bonjour,
Pourriez-vous rédiger des articles sur les chiens d’assistance, qui eux aussi aident véritablement leurs maîtres. La vie des personnes à mobilité réduite et/ou malades est autre, à l’arrivée du chien d’assistance. Mon fils de 10, atteint d’une Amyotrophie spinale infantile (maladie neuromusculaire, dégénérative) peut en témoigner. Sa chienne d’assistance Hévéa l’aide au quotidien, à nos côtés, parents et soeurs.
Ainsi, les aidants sont à leur tour aidés et le bénéficiaire gagne en autonomie et estime de soi !!
Bien cordialement,
Béatrice Bondry