Photos Francine Bajande
Marceline Loridan-Ivens, née Rozenberg, habite depuis soixante ans dans le même appartement à Saint-Germaindes- Prés. Alors même si elle n’y voit presque plus – « je devine que vous êtes brune » –, elle gère parfaitement l’arrivée d’une personne inconnue chez elle. Y compris lorsqu’il s’agit de lui servir à boire. « Du jus de grenade, cela vous dit ? Ou alors du vin ! » Chaque chose est à sa place, et certaines depuis longtemps. Récemment, elle a retrouvé une valise en carton bouilli délaissée depuis son emménagement. Or, comme sa vue ne lui permet plus de voyager ni de sortir marcher dans les rues de Paris, elle s’est aventurée dans un voyage intérieur. L’ouverture de la valise – contenant un abondant courrier d’amis, d’amants, de notes éparses rédigées sur des tickets de métro ou de brasserie - l’y a aidée. Toute sa vie de femme a ressurgi d’un coup. Et elle a eu envie de la partager. Avec l’aide de la journaliste et romancière Judith Perrignon, – « qui a le talent de n’utiliser que mes mots » souligne Marceline, elle s’est donc lancée dans le récit de sa vie après les camps d’extermination. Dans la suite de son précédent succès, Et tu n’es pas revenu, magnifique lettre à son père.
Qu’est-ce que la vie vous a appris, Marceline ?
À l’aimer. Tant qu’on a le goût de la vie, on maintient la mort à distance. C’est quand on commence à baisser les bras que la mort s’approche. Alors il faut se tenir. Refuser de se laisser enfermer dans les idées reçues.
Marceline Loridan-Ivens, née Rozenberg, habite depuis soixante ans dans le même appartement à Saint-Germaindes- Prés. Alors même si elle n’y voit presque plus – « je devine que vous êtes brune » –, elle gère parfaitement l’arrivée d’une personne inconnue chez elle. Y compris lorsqu’il s’agit de lui servir à boire. « Du jus de grenade, cela vous dit ? Ou alors du vin ! » Chaque chose est à sa place, et certaines depuis longtemps. Récemment, elle a retrouvé une valise en carton bouilli délaissée depuis son emménagement. Or, comme sa vue ne lui permet plus de voyager ni de sortir marcher dans les rues de Paris, elle s’est aventurée dans un voyage intérieur. L’ouverture de la valise – contenant un abondant courrier d’amis, d’amants, de notes éparses rédigées sur des tickets de métro ou de brasserie - l’y a aidée. Toute sa vie de femme a ressurgi d’un coup. Et elle a eu envie de la partager. Avec l’aide de la journaliste et romancière Judith Perrignon, – « qui a le talent de n’utiliser que mes mots » souligne Marceline, elle s’est donc lancée dans le récit de sa vie après les camps d’extermination. Dans la suite de son précédent succès, Et tu n’es pas revenu, magnifique lettre à son père.
Qu’est-ce que la vie vous a appris, Marceline ?
À l’aimer. Tant qu’on a le goût de la vie, on maintient la mort à distance. C’est quand on commence à baisser les bras que la mort s’approche. Alors il faut se tenir. Refuser de se laisser enfermer dans les idées reçues.
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Une formidable leçon de vie , de combativité .
Je viens de regarder à nouveau ( je l’avais vue lors de sa 1ière diffusion ) l’émission ” la grande librairie ” avec Marceline Loridan – Evens , j’avais acheté son livre à cette époque , un livre poignant , on ne peut pas imaginer ce que des êtres dits humains ont fait subir à d’autres êtres humains !
Marceline était un être extraordinaire , qui avait gardé le goût de la vie (je viens d’apprendre son décès) , qu’elle repose en paix , peut-être trouvera-t-elle un ” après ” , qui sait ? J’aurais beaucoup aimé la rencontrer. .