AVANCÉE MÉDICALE : Zion Harvey, dix ans, greffé des deux mains, peut désormais écrire
La revue médicale américaine The Lancet Child & Adolescent Health vient de publier un bilan enthousiasmant de l’état de santé de Zion Harvey. Victime à l’âge de deux ans d’une infection à staphylocoque ayant dégénéré en septicémie, le petit garçon avait été amputé des deux mains, des deux jambes en dessous du genou et privé d’un rein. Ayant subi une greffe de rein à l’âge de 4 ans, il était depuis sous traitement antirejet, une donnée fondamentale pour la suite de son aventure médicale. C’est en effet parce qu’il bénéficiait de ce traitement que les chirurgiens de l’hôpital pour enfants de Philadelphie ont permis à Zion de participer à une première : une greffe des mains qui a nécessité dix heures d’intervention et la compétence d’une quarantaine de médecins. Deux ans après et malgré plusieurs rejets, les résultats sont globalement positifs : la consolidation osseuse s’est déroulée correctement et Zion bénéficie de plus d’autonomie. Il peut manger, s’habiller seul et même jouer au base-ball ! Un exemple encourageant qui pourrait ouvrir la voie à d’autres cas.
ÉGALITÉ DES DROITS : Les soins funéraires désormais autorisés pour les personnes atteintes du SIDA ou d'hépatites
C’est la fin d’une discrimination qui datait de 1986. À partir du 1er janvier 2018, les personnes atteintes du VIH ou d’hépatites pourront bénéficier des mêmes soins funéraires que les autres : injection d’antiseptique pour retarder la décomposition du corps, habillage, maquillage. C’est l’aboutissement d’un combat de sept ans mené par plusieurs associations ( Actions Traitements, Act Up, Aides, le Collectif Hépatites virales, la Fédération LGBT, etc ). La meilleure connaissance de ces virus et l’évolution des conditions sanitaires ont montré que la crainte des thanatopracteurs ( professionnels des soins funéraires ) de se faire contaminer n’était pas justifiée.
AILLEURS : En Uruguay, vente libre du cannabis... en pharmacie !
Plus de trois ans après avoir légalisé la culture à domicile du cannabis pour consommation personnelle et la culture et la consommation de manière coopérative en rejoignant un club de cannabis, l’Uruguay vient de mettre en place un système de vente sous contrôle de l’État. Une première dans le monde. L’objectif : combattre les narcotrafiquants et le marché noir. Les consommateurs uruguayens peuvent à présent se procurer leur drogue douce à usage récréatif en pharmacie. Ils doivent s’inscrire au préalable sur un registre de consommateurs, permettant à l’Institut d’État de régulation et de contrôle du cannabis ( IRCCA ) de surveiller les quantités qu’ils achètent – limitées à dix grammes par semaine et par individu. À préciser que le taux de THC ( delta-9-tétrahydrocannabinol, principale substance psychoactive du cannabis ) dans ce cannabis étatique sera modéré. Il aura donc moins d’effets psychoactifs que celui qui est fabriqué par les narcotrafiquants. Moins de 5 000 consommateurs seraient actuellement inscrits sur les registres, pour environ 160 000 supposés. Côté pharmaciens, la mesure les fait craindre pour leur réputation et leur sécurité : seulement seize d’entre eux ont pour le moment accepté de commercialiser le produit.
C'EST PROUVÉ : La générosité rend heureux !
Le lien entre générosité et bonheur existe au niveau neuronal dans l’interaction entre deux régions du cerveau. C’est ce que vient de révéler une étude en neuroscience, menée par des chercheurs des Universités de Lübeck, Chicago et Zurich. Ils ont réalisé une expérience avec 48 personnes réparties en deux groupes : un groupe expérimental et un groupe témoin. Vingt-cinq francs suisses par semaine furent donnés à chaque personne pendant un mois, le premier groupe ayant comme consigne de dépenser cet argent pour les autres, et le second pour soi. Les résultats ont montré une augmentation simultanée de l’activité de la zone du cerveau liée à la générosité (la jonction temporo-pariétale) et de celle liée au sentiment de bien-être (striatum ventral) chez les individus du groupe expérimental. Qu’est-ce qu’on attend pour être généreux ?
EXCÈS DE RITALINE
La revue indépendante Prescrire est formelle : pour les enfants atteints d'hyperactivité, le méthylphénidate (Ritaline ou autre) devrait être le dernier choix. « Les résultats de plusieurs dizaines d'essais cliniques montrent que le médicament est mal évalué et que son efficacité, au mieux modeste, expose à des effets indésirables graves ».
REVUE DE PRESSE
« La douceur peut être une force majeure de résistance à l’oppression politique ou psychique. Être doux avec les êtres, c’est les comprendre dans leur insuffisance, leur précarité, leur immanence, leur bêtise. C’est ne pas vouloir rajouter à la souffrance, à l’exclusion, à la cruauté et inventer l’espace d’une humanité sensible, d’un rapport à l’autre qui accepte sa faiblesse, et ce qui pourra décevoir en soi. Et cette compréhension profonde engage une vérité »
La philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle lors de la publication de son livre sur la douceur Puissance de la douceur (Payot, 2013). Anne Dufourmantelle est décédée en juillet 2017 après avoir porté secours à deux enfants qui se noyaient.
CLAUDE L’A DIT
« Je me souviendrai toujours du regard de pure haine que m’a lancé ma mère, au moment de s’en aller. J’étais debout au pied de son lit. Elle était consciente, j’en suis sûre, de ce qui lui arrivait, de ce qu’elle avait redouté par-dessus tout et que nous n’avions pas pu, pas su, lui épargner. Elle s’est sentie partir et elle m’en a voulu. Quand je m’étonnais de ce refus total, têtu, de quitter notre monde après y avoir passé un siècle à quelques mois près, elle me dévisageait incrédule. Comment, pourquoi renoncer au simple, au profond plaisir de regarder un arbre en fleur, un très bon film à la télé, de lire, de relire un livre (… ) qui l’avait nourrie depuis l’adolescence ? Maintenant à bientôt quatre-vingt-dix balais, non seulement je la comprends, mais je m’en inspire le plus souvent. Moi qui m’interdisais de boire et de manger pour ne pas grossir, je savoure chaque bouchée, chaque gorgée qu’il m’est encore donné d’avaler. »
Claude Sarraute, journaliste et essayiste, évoquant sa mère, l’écrivain Nathalie Sarraute, décédée en 1999 à 99 ans, dans son dernier récit Encore un instant , Flammarion ( 2017 ).
EN CHIFFRES
12 % : C’est l’augmentation des pratiques et valeurs individualistes dans le monde selon les calculs de deux chercheurs en psychologie américains. En cause : le développement socioéconomique. Les pays qui résistent le mieux comptent parmi les plus pauvres. Source : Psychological Science
728 000 : C’est le nombre de personnes fréquentant une maison de retraite ou y vivant, soit 10% des plus de 75 ans et un tiers des 90 ans selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS). Le tiers souffre d’une maladie neurodégénérative de type Alzheimer ou autre.
1,8 kg : C'est le poids des bactéries dans un corps humain. La plupart sont concentrées dans le tube digestif.