Autisme : quatre parents s'engagent pour une meilleure prise en charge des enfants atteints.
« J’avais appris la maternité avec mes deux aînées : je savais à quel moment un enfant parle, joue, vous regarde. Ruben n’agissait pas comme il aurait dû. Il s’est mis à marcher à 9 mois sans être passé par la phase “quatre pattes”, était capable d’écrire sur l’ordinateur une phrase vue à la télévision sans savoir lire. À côté de cela, il lui était impossible de dire “maman” ou “papa”. Il ne répondait pas à son prénom, ne vous regardait pas dans les yeux. J’avais peur qu’il soit autiste, alors j’en ai parlé à notre médecin, qui ne s’est pas inquiété. Un an plus tard, il a finalement confirmé mes craintes.
J’ai une haine profonde des structures spécialisées, ainsi que des traitements chimiques. J’ai refusé cela pour mon fils. C’est alors que j’ai entendu parler de la méthode éducative du professeur Feuerstein en Israël : elle consiste en une rééducation du cerveau par une stimulation intensive avec des jeux, de la psychomotricité, de l’orthophonie et de l’ergothérapie. Nous avons tout lâché pour partir là-bas en famille. Une semaine après notre arrivée, la parole de Ruben commençait déjà à se libérer. Lorsqu’on est rentrés, un mois et demi plus tard, il avait plus de cinq cents mots à son actif, même si ses phrases n’étaient pas toujours correctes. Il dormait, nouait ses lacets, mangeait normalement, etc. Mais le professeur Feuerstein m’avait prévenue : “Si Ruben n’est pas accueilli dans un système scolaire, il finira par régresser.” Le deuxième parcours du combattant a alors commencé : inscrire à l’école mon enfant autiste. Il ne fallait surtout pas le mettre en CLIS ( classes pour l’inclusion scolaire ), car Ruben étant dans l’imitation totale, il aurait reproduit tous les comportements, les meilleurs comme les pires. Comme aucune auxiliaire de vie scolaire ( AVS ) n’était disponible, j’ai quitté mon emploi de chroniqueuse à RMC et je suis devenue l’auxiliaire de vie de mon fils pendant deux ans. Au début, les professeurs me regardaient du coin de l’œil, et puis ils m’ont oubliée. Ils ont appris à connaître Ruben et se sont attachés à lui.
Ruben entrera bientôt au collège. Il a une AVS – qui n’est pas moi ! –, de super résultats, plein de copains et même une petite amie. Pour lui, l’école, c’est le bonheur. Il est parfois gêné par le regard des autres, dont il prend de plus en plus conscience, et certains codes sociaux lui échappent encore. Je lui en explique certains, mais il y a d’autres choses que je préfère lui laisser, comme sa tendance à toujours dire la vérité. Je me dis parfois que ce sont les autres qui sont moins humains et bienveillants que lui !
Le professeur Feuerstein, aujourd’hui décédé, avait 85 ans quand il a vu mon fils. Il a sauvé des centaines d’enfants autistes et trisomiques. Même si ceux qui suivent sa méthode n’atteignent pas tous le même niveau, ils progressent de façon spectaculaire. Il existe des centres au Danemark, en Angleterre, en Argentine, en Espagne. En Israël, j’ai été frappée par l’acceptation totale des personnes handicapées dans la société. On en voit partout : à l’école, dans les transports, dans les restos… Il y a une réelle entraide. La société française, quant à elle, reste hermétique à la différence. Pour faire bouger les choses, je crois moins aux politiques qu’aux parents et aux entrepreneurs. La société civile peut faire beaucoup en créant des associations et des entreprises capables d’embaucher nos enfants pour leurs compétences, et non parce qu’une loi les y oblige. »
Olivia Cattan est journaliste et écrivaine. Elle est aujourd’hui présidente de l’association SOS Autisme et présidente d’honneur de Paroles de femmes, qu’elle a fondé. Elle est l’auteure du témoignage D’un monde à l’autre. Autisme : le combat d’une mère ( Max Milo, 2014 ).
« J’avais appris la maternité avec mes deux aînées : je savais à quel moment un enfant parle, joue, vous regarde. Ruben n’agissait pas comme il aurait dû. Il s’est mis à marcher à 9 mois sans être passé par la phase “quatre pattes”, était capable d’écrire sur l’ordinateur une phrase vue à la télévision sans savoir lire. À côté de cela, il lui était impossible de dire “maman” ou “papa”. Il ne répondait pas à son prénom, ne vous regardait pas dans les yeux. J’avais peur qu’il soit autiste, alors j’en ai parlé à notre médecin, qui ne s’est pas inquiété. Un an plus tard, il a finalement confirmé mes craintes.
J’ai une haine profonde des structures spécialisées, ainsi que des traitements chimiques. J’ai refusé cela pour mon fils. C’est alors que j’ai entendu parler de la méthode éducative du professeur Feuerstein en Israël : elle consiste en une rééducation du cerveau par une stimulation intensive avec des jeux, de la psychomotricité, de l’orthophonie et de l’ergothérapie. Nous avons tout lâché pour partir là-bas en famille. Une semaine après notre arrivée, la parole de Ruben commençait déjà à se libérer. Lorsqu’on est rentrés, un mois et demi plus tard, il avait plus de cinq cents mots à son actif, même si ses phrases n’étaient pas toujours correctes. Il dormait, nouait ses lacets, mangeait normalement, etc. Mais le professeur Feuerstein m’avait prévenue : “Si Ruben n’est pas accueilli dans un système scolaire, il finira par régresser.” Le deuxième parcours du combattant a alors commencé : inscrire à l’école mon enfant autiste. Il ne fallait surtout pas le mettre en CLIS ( classes pour l’inclusion scolaire ), car Ruben étant dans l’imitation totale, il aurait reproduit tous les comportements, les meilleurs comme les pires. Comme aucune auxiliaire de vie scolaire ( AVS ) n’était disponible, j’ai quitté mon emploi de chroniqueuse à RMC et je suis devenue l’auxiliaire de vie de mon fils pendant deux ans. Au début, les professeurs me regardaient du coin de l’œil, et puis ils m’ont oubliée. Ils ont appris à connaître Ruben et se sont attachés à lui.
Ruben entrera bientôt au collège. Il a une AVS – qui n’est pas moi ! –, de super résultats, plein de copains et même une petite amie. Pour lui, l’école, c’est le bonheur. Il est parfois gêné par le regard des autres, dont il prend de plus en plus conscience, et certains codes sociaux lui échappent encore. Je lui en explique certains, mais il y a d’autres choses que je préfère lui laisser, comme sa tendance à toujours dire la vérité. Je me dis parfois que ce sont les autres qui sont moins humains et bienveillants que lui !
Le professeur Feuerstein, aujourd’hui décédé, avait 85 ans quand il a vu mon fils. Il a sauvé des centaines d’enfants autistes et trisomiques. Même si ceux qui suivent sa méthode n’atteignent pas tous le même niveau, ils progressent de façon spectaculaire. Il existe des centres au Danemark, en Angleterre, en Argentine, en Espagne. En Israël, j’ai été frappée par l’acceptation totale des personnes handicapées dans la société. On en voit partout : à l’école, dans les transports, dans les restos… Il y a une réelle entraide. La société française, quant à elle, reste hermétique à la différence. Pour faire bouger les choses, je crois moins aux politiques qu’aux parents et aux entrepreneurs. La société civile peut faire beaucoup en créant des associations et des entreprises capables d’embaucher nos enfants pour leurs compétences, et non parce qu’une loi les y oblige. »
Olivia Cattan est journaliste et écrivaine. Elle est aujourd’hui présidente de l’association SOS Autisme et présidente d’honneur de Paroles de femmes, qu’elle a fondé. Elle est l’auteure du témoignage D’un monde à l’autre. Autisme : le combat d’une mère ( Max Milo, 2014 ).
Madame bonsoir , sans m’y attendre je vous ai vue participer à un débat sur l’autisme à la télévision
Je ne suis pas une femme ni parent d’autiste , j’ai cependant une bonne approche de cet handicap .
Je souhaite vous rencontrer lors de réunions si celles-ci ont lieu en Ile-de-France
Bien cordialement
Bonjour Madame
Merci d’insister surtout sur la différence et grâce à votre expertise des média de partager et de porter l’humanité de la vie avec autisme.
Je me permet de porter à votre connaissance l’ouvrage que je viens de publier aux éditions Mardaga. ( Bruxelles) “L’autisme à l’école – Le Pari de l’éducabilité. Préface Philippe Meirieu
Extrait du communiqué de presse
Philippe Meirieu dans sa préface écrit : « C’est le début d’un long travail. Un travail pour comprendre et se comprendre. Un travail pour se construire et permettre à l’autre de se construire. Un travail qui associe tous les partenaires afin qu’ils constituent avec l’enfant un “écosystème” qui lui fournisse les ressources et lui donne le courage nécessaire pour apprendre et grandir. Pour partager son humanité avec les autres. […] Ce livre, croyez-moi est un “livre de bonheur”. De bonheurs de lecture. De bonheur de vie. De bonheur d’avenir. »
Christian Alin, auteur de l’ouvrage, a conduit un programme de recherche alliant les neurosciences et les sciences de l’éducation, qui vise à identifier les besoins des enseignants, des intervenants, des parents, des enfants avec autisme et des autres élèves dans le milieu scolaire et à trouver des pistes pour y répondre au mieux. Si son livre offre un condensé de ses recherches, il met également en avant des expériences concrètes ainsi que des témoignages de ceux qui vivent l’autisme au jour le jour. Au fil des pages, le lecteur découvrira de nombreux points d’appui qui lui permettront de nourrir ses réflexions sur les moyens d’offrir une éducation scolaire, véritablement inclusive, aux enfants avec autisme, plus à l’écoute de leurs besoins et de leurs particularités. C’est tout un système qu’il est nécessaire de repenser afin que ces enfants singuliers ne soient plus exclus.
Ce livre s’adresse donc à tous ceux et celles, parents, enseignants, AVS (AESH), éducateurs, professionnels, formateurs et chercheurs qui, dans leur pratique et leur expérience de vie, sont en première ligne sur le front de l’autisme à l’école.
Bonsoir Madame,
J’aurais souhaité avoir votre aide pour joindre Mme Brigitte Macron qui pourrait sans doute intervenir pour mon fils Yacine, autiste sévère de 28 ans, confiné en HP psy depuis des années.
Une lettre à M.Le Président étant restée lettre morte justement, peut être aurai-je plus de chance avec son épouse. Merci d’avance.
Madame bonjour,
Maman d un enfant autiste ,je vous envoie ce message pour peut-être enfin mon fils et moi avoir une réponse digne à notre situation qui fait en ce moment tout Auch.
Je m adresse à vous pour avoir un éclaircissement sur les fonctions des élus, effectivement nous sommes dans une situation qui n échappe plus personne ,il n y a pas assez d établissements pour des enfants handicapés qui deviennent adultes , mais pour autant doit on laisser une mère seule se débrouiller par ses propre moyen quand le gouvernement est en tord?
J ai envoyé des mails et je me suis déplacée pour un RDV avec madame la préfète, sans succès….
Pourtant , j ai reçu un courrier de l Élysée disant de prendre en compte notre situation, certe, nous sommes pas les seuls en France , mais madame , c est pas une raison pour punir mon fils et moi.
Pourquoi le département se comporte t il de cette façon, je parle de la préfète, la MDPH, les assistantes sociales…..la caf….
Je veux savoir pourquoi mon fils et moi sommes si peu aux organismes, pourquoi cette humiliation, je suis obligée de quitter mon emploi ,ma maison,ma vie faute de place dans des établissements pour adultes handicapés et sommes obligés de retourner à la Réunion Pour un soutien familial….Je vais avoir 50 ans sans emploi et devoir tout recommencer à zéro.
Qui est ce département si les citoyens ne sont pas écoutés,aidés et respectés, madame ?
Pourquoi le courrier de l Élysée importe peu pour ce département ?
Merci de lire ses quelques lignes et peut-être avoir une réponse de votre part.